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Terres dévastées

11 décembre 2018 – 29 mars 2020, Salle Mémoire Salle de la mémoire

"C'était un gaspillage si total que même la ruine était ruinée."

— John Masefield, auteur britannique

 

Le front occidental de la Première Guerre mondiale que les forces américaines ont vu à leur arrivée et jusqu’à leur retour chez eux était composé de scènes de dégradation environnementale à une échelle insondable, de villages anéantis avec seulement des décombres pour marquer leur emplacement, de vastes cimetières et de destructions massives.

Une grande partie du paysage du front occidental en 1919 ressemblait à une planète inhabitée qui leur était très étrangère. Bien sûr, les autres nations qui étaient là depuis 1914 avaient vu et vécu la destruction, mais ne s’y étaient jamais habituées.

Devastated Lands examine ces paysages désolés à travers une série de photographies et d’illustrations provenant de la collection du National WWI Museum and Memorial.

Adelaide Travis, employée de cantine de la Croix-Rouge américaine au service extérieur, a écrit chez elle le 19 mai 1919 depuis la France : « Nous sommes allés au front il y a une semaine aujourd'hui : à Montdidiers, Amiens, Albert, Lens, Arras, Saint-Quentin et retour à travers le Forêt de Compaigne. Il ne sert à rien d’essayer de décrire la destruction et la désolation là-haut. Aucune description, image ou imagination ne vous en donnerait la moindre idée. J'ai été terriblement choqué et après avoir vu tout cela, je m'émerveille que l'un d'entre eux soit encore en vie pour raconter ce qu'il a vécu. Ce n’est qu’une infime partie du front britannique que nous avons vu, mais cela m’a laissé une impression durable qui durera aussi longtemps que je vivrai.

Une affiche française, « La Voix des Ruines » de Victor Prouvé, déplorait que : « La Voix des Ruines monte de la terre ravagée, des vergers dévastés, des usines incendiées, des villages détruits, de les murs, tombés ou haletants, de la solitude mouvante des villes fantômes.

Les terres dévastées en France et en Belgique par les destructions de la Première Guerre mondiale sont encore visibles. Des exemples de villes et villages français touchés comprennent Fleury-devant-Douaumont, Pozières, Ripont, Tahure, Regniéville, Flirey, Moussy-sur Aisne, Ailles et Courtecon. Beaucoup d’autres ont cessé d’exister.

Les munitions non explosées de la guerre se cachent encore sur le sol européen. Des équipes formées d'experts en neutralisation se déplacent constamment à travers les zones de combat pour trouver, transporter et détruire des obus d'artillerie réels, y compris des obus à gaz toxique, des munitions et des grenades.

Les agriculteurs les retrouvent souvent dans leurs champs et placent ces objets encore mortels le long des routes. Les adolescents qui récoltent des pommes de terre en Belgique doivent être prudents, car les grenades à œufs allemandes recouvertes de terre ressemblent à des pommes de terre. On estime qu’il faudra encore 100 ans pour retrouver et éliminer les vestiges encore puissants de la Première Guerre mondiale et du conflit mondial qui a suivi 20 ans plus tard. L’héritage meurtrier de la guerre est toujours présent.

Rue de Varennes, France
Aquarelle de tombes de soldats de la Compagnie B, 314e Régiment du Génie par Percy Vogt
Une gare de triage détruite
Ruines d'une ville non identifiée
Affiche française pour le Comité Américain pour les Régions Dévastées par Georges Capon
Soldat britannique marchant devant les vestiges d’une maison.